Rencontre entre le ministre chinois du commerce Wang Wentao et son homologue américaine le Gina Raimondo le 25 mai
Le ministre chinois du commerce Wang Wentao s’est rendu à Washington D.C. pour s’entretenir avec son homologue américaine, la secrétaire au commerce Gina Raimondo. Selon le communiqué du ministère chinois du commerce (MOFCOM), lors de l’entretien, Wang a exprimé les principales préoccupations chinoises concernant la politique économique et commerciales des Etats-Unis à l’égard de la Chine, dont la politique en matière de semi-conducteurs, le contrôle des exportations et le contrôle des investissements étrangers. Le communiqué du département du commerce des Etats-Unis a notamment souligné, de son côté, les inquiétudes exprimées par Raimondo concernant la récente série de perquisitions menées en Chine à l’encontre des certaines entreprises américaines conduisant des affaires dans le pays. Les deux parties ont r reconnu l’importance de maintenir les canaux de communication ouverts afin de mieux gérer la relation bilatérale.
Cybersécurité : les puces-mémoires NAND fabriquées par Micron jugées non conformes aux critères de cybersécurité de la CAC
Le 21 mai dernier, l’Administration chinoise du Cyberespace (CAC) a annoncé que les puces-mémoires de l’entreprise Micron n’étaient pas conformes aux critères de cybersécurité applicables pour les opérateurs d’infrastructures critiques en Chine (administrations, entreprises d’Etat, énergie, infrastructure etc). En conséquence, ces opérateurs devront cesser d’utiliser des composants fournis par Micron pour équiper leurs réseaux. Cette annonce est la conclusion d’une enquête initiée par la CAC en mars dernier. Les autorités chinoises n’ont pas donné de détails concernant les risques identifiés, se contentant d’évoquer des « problèmes de sécurité de réseau relativement graves,
Il s’agit ici de la première dénonciation publique visant explicitement une entreprise américaine. De nombreux analystes notent que cette décision pourrait être motivée par les positions considérées comme « antichinoises » de Micron, qui aurait incité le Département du Commerce américain à placer son principal concurrent local Yangtze Memory (YMTC) sur l’entity list en décembre dernier pour ses liens présumés avec l’industrie de défense chinoise. Cette annonce devrait donc renforcer la position du leader chinois YMTC sur le marché chinois. Sur le marché chinois des mémoires NAND, la position des autres entreprises étrangères, principalement coréennes et japonaises (Samsung, SK Hynix et Kioxia), semble quant à elle incertaine. Affaire à suivre.
Semi-conducteurs : le Japon met en place un dispositif de restriction de l’exportation en Chine d’équipements de fabrication de semi-conducteurs
Le gouvernement japonais a annoncé l’ajout de 23 articles à sa liste d’exportations réglementées. Les produits nouvellement ajoutés comprennent des équipements lithographiques de gravure EUV nécessaires à la production de semi-conducteurs. Cette mesure fait suite à des restrictions similaires imposées par les États-Unis et devrait entrer en vigueur le 23 juillet, après une période de sensibilisation de deux mois. En vertu de la loi japonaise sur les échanges internationaux, le Ministère de l’Industrie et du Commerce International doit donner son autorisation préalable à l’exportation de composants à double usage à destination de plusieurs pays, dont la Chine. Si cette mesure fait suite à des restrictions similaires imposées par les États-Unis, les dispositifs de contrôle export mis en place par Tokyo auraient une portée bien plus étendue que les restrictions américaines.
Les règles japonaises concernent l’exportation d’équipements permettant de produire des puces moins avancées à des niveaux de miniaturisation entre 16nm et 45nm. Ces puces dites matures demeurent pourtant essentielles pour une variété d’applications industrielles. Elles continueront de concerner 75 % à 80 % des capacités mondiales de production de semi-conducteurs au cours des trois prochaines années selon le Financial Times. Elles peuvent constituer pour les acteurs chinois de la production de puces un potentiel marché de substitution.
Investissements directs à l’étranger : les entreprises taïwanaises renforcent leur internationalisation tout en réduisant leurs investissements en Chine
La somme des investissements net à l’étranger des entreprises taïwanaises, exception faite des investissements à destination de la Chine, a représenté plus de 757,9 Milliards en monnaie taiwanaise soit 22,85 Milliards d’euros en 2022 selon le CommonWealth Magazine, un montant record depuis cinq ans. Divers experts s’accordent à dire que cet intérêt accru pour l’internationalisation s’explique principalement par la réorganisation des chaînes de valeur provoquée par les tensions sino-américaines et inter-détroit. De plus, les investissements de la Chine afin de développer sa propre industrie de semi-conducteurs causent une réduction des opportunités en Chine pour les entreprises taïwanaises spécialisées dans ce secteur.
Relations Taiwan et Etats-Unis : conclusion d’un accord dans le cadre de l’initiative 21st Century Trade
Les négociations entre l’Institut américain à Taiwan et le Bureau de représentation de Taipei aux Etats-Unis ont abouti à un premier accord, dans le cadre de l’U.S.-Taiwan Initiative on 21st Century Trade. Cet accord, qui devrait être signé dans les prochaines semaines, porte sur les douanes, les bonnes pratiques réglementaires, la régulation intérieure des services, la lutte contre la corruption ainsi que les petites et moyennes entreprises afin de faciliter les échanges bilatéraux. Il s’agit de l’accord commercial bilatéral le plus important entre les deux partis depuis 1979.
Electronique : les entreprises taiwanaises investissent au Mexique
Samuel GARCIA, gouverneur de l’État du Nuevo León, a annoncé récemment que le groupe Quanta allait y investir 1 Milliard de dollars US, conduisant à la création de 2 500 emplois. Les médias ont fait le lien avec l’annonce en mars d’un investissement de 5 Milliards de dollars US à Monterrey, de TESLA, dont Quanta est fournisseur, notamment sur des systèmes d’aide à la conduite avancés (ADAS) et d’unités de contrôle électronique (ECU). Le gouverneur a également annoncé des investissements de Foxconn et Delta. Quanta a bien confirmé la volonté de poursuivre ses investissements au Mexique sans néanmoins commenter le montant évoqué par la presse. En dehors de la Chine et du Vietnam, le secteur de l’électronique taiwanais (Foxconn, Pegatron, Wistron, Inventech, et Compal) est déjà très présent au Mexique, notamment dans le secteur de l’électronique automobile et des serveurs. Cet afflux est sans doute encouragé en partie par le dispositif américain de l’Inflation Reduction Act qui conditionne notamment la provenance des composants VE depuis des pays avec lesquels les Etats-Unis ont un accord de libre-échange (le Mexique et le Canada).
